L’histoire d’Aulnay

Le Néolithique et l’âge du bronze ont laissé des vestiges intéressants dans la région, notamment au niveau de l’ancienne forêt d’Argenson. C’est surtout à partir des époques gallo-romaine, puis médiévale qu’Aulnay devient une agglomération importante.

Epoque gallo-romaine.

Mentionnée sur la Table de Peutinger et l’Itinéraire d’Antonin, la station routière d’Aunedonnacum (Aulnay), est située à la limite du Poitou et de la Saintonge, sur la grande voie antique de Saintes à Poitiers et au carrefour d’une autre grande voie venant de Lyon, capitale des Gaules. Un camp militaire romain s’y trouve implanté, au début du 1er siècle de notre ère. L’agglomération antique va se développer pendant plusieurs siècles, de part et d’autre de cette grande voie, à proximité d’un important sanctuaire comprenant un grand temple de tradition celtique.

Le camp militaire romain.

Découvert en 1976 par Jacques Dassié lors d’une une reconnaissance aérienne, c’est un vaste rectangle de 292 m x 217,5 m, soit une superficie de 6,35 ha. Il pouvait accueillir environ 3 cohortes, soit 1800 hommes. Il ne fut occupé que très peu de temps au début du 1er siècle de notre ère. Les fouilles effectuées sous les directions respectives de Francis Tassaux et Pierre Tronche ont fait l’objet d’une publication en 1994.

Le sanctuaire gallo-romain.

La localisation du temple octogonal par Denis Chapacou, avec la participation de Régis Boiroux en 1982, puis la reconnaissance par Francis Tassaux cette même année, ont permis de déterminer l’emplacement d’un sanctuaire important. Fouillé sous la direction de Cécile Doulan de 2000 à 2011 ; le site a été aménagé pour la visite en 2013.

Le temple rectangulaire.

Lors d’une prospection aérienne, en septembre 1986, Christian Garnier a découvert un petit temple rectangulaire quelques centaines de mètres au sud du sanctuaire, au lieu-dit Le Bigarreau. Ce dernier a été reconnu au sol, mais n’a pas fait l’objet de fouilles.

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Epoque médiévale.

Succédant à une viguerie, la vicomté d’aunay est créée au XIe siècle. C’est à environ 900 m à l’est de l’agglomération antique, que le bourg d’Aunay va désormais se développer au pied du château vicomtal. Les familles Maingot, Cadelon, Guillaume La Personne et de Montbron vont se succéder à la vicomté jusqu’à sa vente à Louise de Savoie en 1508. Par succession, François 1er roi de France, devient vicomte d’Aunay en 1531.

Le château.

Sur un tertre en partie artificiel, au confluent de la Brédoire et des eaux du Puits de Lusignan, s’élève dès le XIe siècle le château, qui va devenir un imposant donjon quadrangulaire de 35 mètres de côté. Ses deux tours, d’un diamètre respectif de 11 mètres (la tour qui subsiste), et de 15 mètres, auront des murs de plus de trois mètres d’épaisseur Un chemisage complètera l’ensemble protégé par une douve (dont une petite partie est encore visible du côté ouest).

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La forêt d’Aulnay.

Au moyen âge, cette forêt, relique de la sylve d’Argenson, appartient à la vicomté d’Aunay. « L’ESTAT DES FORESTS ET BOIS DV ROY DE LA PROVINCE DE POICTOU » publié en 1667, nous fait connaître que « La forest d’Aunay contient en sa superficie quatre mil arpens… (environ 2000 hectares) sa figure est longue & fort irrégulière par les advances qui font les bois et Domaines des Riverains, elle est située entre les Bourgs et paroisses de la Ville-Dieu d’Aunay, S. Mandé, Vinax, Saleignes, Aubigné, Paisay le Chat & Ansigny, distante du Bourg d’Aunay de trois quarts de lieuës ». D’une superficie de 1961 hectares, elle se trouve désormais incluse dans le massif forestier domanial d’Aulnay.

L’église Saint Pierre-de-la-Tour.

Édifiée au XIIe siècle, à proximité immédiate de la Via Turonensis (la Voie Antique, devenue, l’un des quatre grands Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle), elle succède à une église primitive qui dépendait de St. Martial de Limoges avant d’avoir été cédée vers 1045, aux Bénédictins de Poitiers, qui en firent don au Chapitre de la Cathédrale entre 1117 et 1122. Édifice aux proportions parfaites ; véritable « livre de pierre », empreint d’une grande symbolique mathématique et d’une exceptionnelle richesse iconographique, c’est l’une des plus belles églises romanes de France. Elle a été classée MONUMENT HISTORIQUE en 1840, et inscrite au PATRIMOINE MONDIAL par l’UNESCO, dans le cadre des CHEMINS DE SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE EN FRANCE, en 1998.

Le couvent des Carmes.

Fondé vers 1350 par Ponce de Mortagne, vicomte d’Aunay « désireux d’assurer par une œuvre pie le salut de son âme », le couvent qui est édifié à mi-chemin du château et de l’église Saint-Pierre-de-la-Tour, bénéficie de nombreuses donations. Marguerite de Mortagne, morte en 1384 et son fils Jean II de Clermont, mort en 1400, sont inhumés dans son église. Ruiné pendant les guerres de religion, le couvent en partie restauré, peut accueillir le 21 décembre 1700 le duc d’Anjou, futur roi d’Espagne. Devenu Bien National lors de la Révolution, l’ensemble conventuel est vendu en plusieurs lots.

L’aumônerie Saint-Martin.

Située à proximité du pont St. Martin, entre la Brédoire et la rue de l’Hôpital, il en est fait mention dès le XIIIe siècle. Sa chapelle, détruite en 1635, fut remplacée par un temple, luimême détruit en 1685. C’est actuellement la « Place de la chaume du Temple ». L’Hôpiteau. L’Hôpiteau est un lieu hospitalier par lequel les pèlerins et marchands arrivant de l’est, font leur entrée à Aulnay. Ce faubourg existe toujours ainsi que son lieu-dit de La Croix carrée.

L’hôpital.

Cet hôpital qui était encore en activité à la date du 30 octobre 1698, se situait « rue de l’hôpital » (partie ouest de l’actuelle rue Bourgogne).

L’église de Salles.

Cette ancienne église paroissiale du XIIe siècle est dédiée à Notre-Dame-de-la-Nativité. Elle rappelle celle d’Aulnay par certaines similitudes. Une chapelle voutée sur croisée d’ogives, lui a été adjointe au XVe siècle. Elle a la particularité de posséder une cuve baptismale d’époque romane, classée M.H. Denis Chapacou

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source: Denis Chapacou (ASSOCIATION POUR L’ARCHÉOLOGIE ET L’HISTOIRE D’AULNAY ET DE SA RÉGION)